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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/269

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les faire ce qu’ils sont. Dis donc, Lucas, les as-tu comptés ?

Lucas, riant.

Ce serait difficile ; peut-être ne saurais-je pas compter si loin.

Michel.

C’est égal, il est arrivé à ses fins, tout de même. Voyez donc, Gaspard, a-t-il l’air heureux, lui qui a toujours l’air sérieux et préoccupé ! Et le vieux père Féréor, paraît-il content ! Je ne l’ai jamais vu avec le visage réjoui qu’il a aujourd’hui ! C’est qu’il a fait une belle découverte, avec ses drogues dans lesquelles il lave son cuivre et son zinc. Fameuse lessive ! On pourrait s’en faire des habits et des blouses, tant c’est moelleux.

Thomas.

Mais que va-t-il faire de ces toiles en métal ?

Michel.

Ma foi, je n’en sais rien ; demande à Gaspard qui est dans la boutique.

Thomas.

Gaspard ne dit jamais rien ; on ne peut en rien tirer. Et puis, il est tout à son affaire, on ne le voit pas.

Michel.

À quoi s’amuse-t-il donc ? Car il faut bien que l’on s’amuse de temps à autre.

Thomas.

Ma foi, je n’en sais rien. Son plaisir est de travailler aux ateliers, de surveiller les ouvriers, de causer avec monsieur.