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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/283

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Gaspard.

Non, ce serait trop fort ! Je l’appellerai monsieur. On n’est pas obligé de donner à un beau-père le titre de père.

M. Féréor.

Gaspard, mon pauvre Gaspard, j’aurai fait ton malheur en voulant te rendre heureux.

Gaspard, souriant.

Non, mon père ; je vous ai donné tout ce que j’ai de sensibilité dans mon cœur, et je serai plus contrarié que malheureux. Quand je me sentirai trop irrité, je viendrai me consoler près de vous. »

Gaspard serra la main de M. Féréor et dit :

« Je répondrai aujourd’hui même. Et, l’affaire une fois commencée, nous la dépêcherons le plus possible. Que le mois ne se termine pas avant que tout soit fini. »

M. Féréor ne répondit pas ; il était préoccupé.

En arrivant à l’usine, ils furent surpris de l’ordre qui déjà régnait dans les ateliers. Les traces du festin et de toute la fête avaient disparu ; la prairie était débarrassée des tables, des pièces d’artifice, des tentes, de la salle de bal. Les seuls restes de la fête étaient les nombreux lampions, globes et verres de couleur, accrochés aux arbres, et qu’on n’avait pas eu le temps d’enlever.

M. Féréor et Gaspard firent compliment aux ouvriers et contre-maîtres de leur promptitude à rétablir l’ordre. Dans les ateliers on avait également tout remis en place.