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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/299

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Gaspard.

Merci, mille fois merci, mon père, mon bon et généreux père ! »

Gaspard lui baisa la main ; M. Féréor l’embrassa avec effusion.

M. Féréor.

Écris, mon enfant ; écris, et dis-lui de venir vite et de terminer vite, afin que nous soyons débarrassés de tous ces gueux, et que nous reprenions notre vie tranquille. Moi, je vais écrire de suite au notaire de faire vite aussi mon acte de donation, pour que tu saches ce que tu as. Mais tu peux annoncer cinq millions pour le moins, dont deux en terres, forêts et maisons ; le reste dans les usines, et rapportant pour le moins vingt pour cent, c’est-à-dire six cent mille francs par an.

La surprise de Gaspard amusa et réjouit M. Féréor.

M. Féréor.

Oui, mon cher fils, tu auras à toi six millions et autant après moi.

Gaspard.

Oh ! mon père, c’est trop ! trop de générosité ! trop de fortune pour moi !

M. Féréor.

Mon ami, tu sacrifies toute ta vie, et moi la moitié seulement de ma fortune : lequel de nous donne davantage ?

Gaspard, vaincu par la joie, le saisissement, le bonheur, tomba à genoux devant son père, et, ap-