Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puyant sa tête sur les genoux qu’il tenait embrassés, il versa des larmes qui enchantèrent celui qui les faisait couler.

M. Féréor.

Remets-toi, mon enfant, calme-toi et fais ta lettre.

Gaspard essuya ses yeux, baisa encore la main généreuse qui consolidait sa fortune, et, se plaçant en face de son bienfaiteur, il écrivit la lettre suivante :


« Monsieur,

« Mon père et moi nous acceptons votre proposition : j’épouserai votre fille. Je ne demande pas à la voir ni à la connaître ; je l’épouse ; vous savez comment et pourquoi. Vous serez notre associé au lieu d’être notre rival et notre ennemi. Grâce à la générosité de mon père, j’apporte en dot cinq millions, rapportant cinq à six cent mille francs. Nous vous attendons pour tout régler et pour fixer le jour du mariage. Le plus tôt sera le mieux.

« J’ai l’honneur de vous saluer,

« Gaspard Thomas-Féréor. »


Gaspard, souriant.

Voici, mon père ; voulez-vous lire la demande en mariage ?

M. Féréor lut, sourit et la rendit à Gaspard.

« Très bien, mon ami ; cachète et fais partir. »