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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/341

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tage ton repentir, et je suis très décidé à être fort aimable pour elle. Fais de même.

Gaspard.

C’est que je ne suis pas vis-à-vis d’elle dans la même position que vous, mon père. Elle a l’air de me craindre, et beaucoup ; tandis que vous elle a tout l’air de vous aimer et d’avoir confiance en vous.

— Tu crois ? dit M. Féréor avec une satisfaction visible.

Gaspard.

J’en suis sûr, mon père. Et voilà mon embarras. Elle est si différente de ce que nous redoutions, qu’il m’est impossible de la traiter comme nous le projetions avant de la connaître.

M. Féréor.

Tu as parfaitement raison, mon enfant ; il faut que tu la traites comme une charmante et aimable femme.

Gaspard.

Je ne pourrai jamais ; moi aussi, j’ai peur d’elle.

M. Féréor.

Peur de quoi donc, mon ami ? Elle a l’air si doux !

Gaspard.

Je ne sais pas pourquoi, mon père, mais elle me fait peur.

M. Féréor, souriant.

Ça passera, va. Sois poli et aimable pour elle ;