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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/342

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va tous les matins savoir de ses nouvelles, cause avec elle, demande-lui son amitié, sa confiance, et tout cela s’arrangera.

Gaspard.

Elle se lève sans doute très tard, nous aurons le temps de faire un tour à l’usine avant qu’elle ne soit prête pour déjeuner ; nous n’y avons pas été hier.

M. Féréor.

Tu as raison ; donne des ordres pour la voiture et fais-lui demander ce qu’elle veut pour son premier déjeuner. »

Gaspard fit sa toilette ; il était sept heures quand il alla exécuter les ordres de son père.

En ouvrant la porte de sa chambre qui donnait sur l’escalier du vestibule, il vit Mina qui descendait lestement ; elle s’arrêta dans le vestibule ; elle avait son châle et son chapeau.

« Ma bonne, viens-tu ? » dit-elle en se retournant.

En place de sa bonne, elle aperçut Gaspard qui descendait aussi, et resta interdite. Quand Gaspard la rejoignit, elle était rouge comme une cerise, immobile, les yeux baissés.

« Où allez-vous si matin, madame ? dit Gaspard en la saluant.

Mina.

À la messe, monsieur ; j’y vais tous les jours.

Gaspard.

Savez-vous où est l’église, madame ?