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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/347

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pour faire exécuter toutes vos volontés. Tous mes gens sont les vôtres ; chevaux et voitures également.

— Merci, monsieur, dit Mina ; j’espère ne pas abuser de l’autorité que vous voulez bien me donner ; je n’ai pas l’habitude de me faire servir. »

Ils ne dirent plus rien jusqu’au retour à l’hôtel ; ils se séparèrent au haut de l’escalier ; Gaspard lui serra la main en la quittant.

« Au revoir au déjeuner, Mina.

— Au revoir, Gaspard », répondit-elle à mi-voix.

Et elle se sauva dans sa chambre.

Gaspard courut plus qu’il ne marcha vers la chambre de son père et lui raconta comment il avait passé sa matinée ; il n’omit rien, ni une parole, ni un geste, ni un sourire.

M. Féréor parut content et lui serra les mains.

« C’est bien, mon fils ; tu as bien commencé, et d’ici peu de jours vous n’aurez plus peur l’un de l’autre. Tu as bien fait de l’appeler par son nom : un mari et une femme ne peuvent s’appeler monsieur et madame. C’est ridicule. »

Ils allèrent faire leur visite aux usines et revinrent à onze heures pour déjeuner. Gaspard, suivant le conseil de son père, alla lui-même chercher Mina.

« Mina, dit-il en frappant à la porte et en l’entrouvrant.

— Entrez, Gaspard, répondit timidement Mina.