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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/349

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montrer le chemin de l’église, et puis il m’a appelée Mina, ce qui m’a fait bien plaisir.

M. Féréor.

Et avez-vous encore peur de nous, Mina ?

— De vous, pas du tout, mon père, dit Mina en lui baisant la main. De Gaspard, encore un peu, ajouta-t-elle en le regardant avec un gracieux sourire.

M. Féréor.

Bon, il y a du progrès depuis hier. Mettons-nous à table, mes enfants. Gaspard et moi, nous avons bien à travailler, et nous n’avons pas beaucoup de temps à donner au plaisir. »

Le déjeuner fini, Mina retourna chez elle, et Gaspard accompagna M. Féréor aux usines. Quand ils furent de retour, Gaspard alla prévenir Mina que le dîner était servi ; elle le remercia et accepta son bras sans trembler ; elle commençait à s’habituer à sa nouvelle position ; le soir, Mina se retirait dans sa chambre avec sa bonne, pendant que Gaspard achevait avec M. Féréor le travail du matin. Ils parlaient souvent de Mina et du charme qu’elle répandait autour d’eux.

« C’est extraordinaire, dit Gaspard, combien la présence de cette charmante enfant m’attendrit et influe sur mon caractère ; mon affection pour vous, mon père, prend aussi quelque chose de plus doux ; à mesure que je m’attache à elle, je sens plus profondément ce que vous avez fait pour moi.

— Il est certain, répondit M. Féréor, qu’elle