Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de vouloir vous empêcher de faire cet ouvrage, qui ne convient pas à votre position.

Mina.

Ma position est d’être votre fille, de vous aider en tout, de vous être utile et agréable. N’est-ce pas Gaspard ? Donnez-moi, je vous en prie, ce paquet trop lourd pour moi, mon cher Gaspard.

Gaspard.

Je ne résiste pas à un aussi charmant appel, chère Mina ; voici votre linge. Je ne devrais pourtant pas vous avoir obéi.

Mina.

Vous devez m’obéir longtemps encore, pauvre Gaspard, pour expier vos torts envers moi.

La mère.

Comment, ma fille, Gaspard s’est déjà donné des torts envers vous ?

Mina.

Je crois bien, ma mère ; si vous saviez les lettres qu’il a écrites à mon père à propos de notre mariage, et l’idée qu’il avait de moi ! Ah ! ah ! ah ! Il me croyait une grosse rousse, maussade et dégoûtante.

La mère Thomas et Gaspard ne purent s’empêcher de rire.

« Charmante enfant ! dit la mère Thomas à Gaspard.

Mina.

Et voyez, ma mère, comme il est mauvais ! il ne me donne seulement pas un coup de main. Je