Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Mon père, j’ai désiré connaître votre chambre afin de vous y suivre par la pensée. J’ai voulu prier pour vous, chez vous. J’ai ardemment prié pour votre bonheur, non seulement en ce monde, mais dans l’autre ; j’ai demandé au bon Dieu de remplir votre cœur de son amour, d’augmenter en vous l’esprit de charité ; et à présent je vous demande à vous, mon père, le bienfaiteur de mon cher Gaspard, de vouloir bien me bénir ; je n’ai pas encore reçu votre bénédiction. Gaspard m’aime maintenant, et sa tendresse a fait de moi votre vraie fille, votre enfant. »

Mina se mit à genoux devant M. Féréor, baisa tendrement la main paternelle qui devait la bénir, et reçut cette bénédiction la tête inclinée, les larmes dans les yeux et la joie au cœur.

« Que Dieu te bénisse comme je te bénis, mon enfant, ma fille chérie ; oui, je te bénis du fond de mon cœur, où tu as conquis ta place près de mon cher Gaspard. Je te remercie, ma fille, d’être venue prier chez moi, pour moi. Ton influence bienfaisante me donnera, j’espère, le cœur chrétien que tu me demandes, et l’esprit de charité qui m’a manqué jusqu’ici, je dois l’avouer. »

En finissant ces mots, M. Féréor releva l’heureuse Mina et la serra contre son cœur.

« À présent, chère enfant, laisse-moi seul ; j’ai à travailler. Envoie-moi Gaspard, j’ai besoin de lui. »

Mina courut chercher Gaspard.