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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/388

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« Mon père n’a pas semblé mécontent que tu fusses entrée chez lui ? » demanda Gaspard avec inquiétude.

Mina.

Au contraire, il m’a remerciée, il m’a bénie. Il est si indulgent pour moi ! Ses yeux me regardent d’un air si bon ! Il pleurait presque en m’embrassant après m’avoir bénie. Mais va donc vite, Gaspard, mon père t’attend.

— Tu es un ange ! » répondit Gaspard.

Et il sortit.

M. Féréor raconta à son fils avec émotion la charmante et pieuse pensée de Mina.

« C’est non seulement de la tendresse que je ressens pour cette aimable fille, c’est encore de l’estime ; et quand nous la connaîtrons mieux, je ne serais pas surpris que nous ressentions tous deux un sentiment de respect pour cette enfant si bonne et si pieuse. »

Gaspard fut heureux d’entendre parler ainsi son père ; son travail s’en ressentit un peu. M. Féréor ne dit rien, car lui aussi avait été plusieurs fois distrait par le souvenir de cette pieuse enfant priant pour lui.

Le lendemain, Mina alla à la messe, accompagnée de Gaspard. La journée se passa comme la veille, sauf que Mina ne les accompagna pas aux usines. Elle courut au perron pour les recevoir à leur retour, et ne quitta plus Gaspard, même pendant son travail. Elle observa le genre d’occupation