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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/389

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auquel il se livrait, et dont il lui donna l’explication. Elle ne dit rien, mais le lendemain, quand Gaspard voulut prendre ses dernières feuilles, il trouva les comptes terminés.

Voyant l’étonnement de Gaspard, Mina se mit à rire.

« C’est moi qui te suis venue en aide, mon ami. Avant mon mariage, papa me faisait souvent faire les comptes des usines et les vérifications des livres ; et jamais je ne me trompais ; si mon père avait trouvé la moindre erreur, il m’aurait grondée sans pitié, frappée peut-être. Tu peux donc me donner tout ce travail à faire ; tu me feras grand plaisir en me procurant les moyens de vous rendre service, à mon père et à toi. Et quand je dis mon père, je parle du tien et pas du mien. »

Peu de jours après que Mina eut demandé un piano, elle en aperçut un charmant en bois de rose incrusté de nacre et d’ivoire, et un joli meuble du même travail rempli de livres de musique, que Gaspard avait fait placer dans le salon de sa femme.

Mina.

Un piano ! De la musique ! Oh ! que je te remercie, mon ami ! Quel beau piano ! Les jolies incrustations ! Que je l’essaye bien vite pour voir s’il est aussi bon que beau.

Gaspard.

Je l’ai demandé semblable à sa maîtresse ; parfait sous tous les rapports.