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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/396

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— Ton idée est très bonne, ma fille ; elle me plaît, et je vois qu’elle fait plaisir à Gaspard. Nous partirons après-demain chacun de notre côté : tu monteras dans la voiture pour aller au châtelet, pendant que nous irons prendre le chemin de fer.

— Merci, mon ange, lui dit Gaspard en l’embrassant ; tu m’évites un grand souci.

M. Féréor.

Et tu sais, ma fille, qu’en notre absence tu es la souveraine de l’hôtel et du châtelet, que tu peux disposer de tout et commander tout ce que tu voudras.

Mina.

Merci, mon bon père ; je n’userai pas beaucoup de mon commandement ; tout le monde ici prévient mes désirs ; on est trop bon pour moi, qui ne suis utile à personne.

M. Féréor.

Tu fais un paradis de ma maison, ma fille ; c’est déjà quelque chose. »

Le jour de la séparation fut triste pour Mina. D’abord, Gaspard ne put la conduire à la messe, parce qu’il avait beaucoup à faire avant une absence de huit jours ; le reste de la matinée, elle le vit à peine pour la même raison. Pendant le dernier repas en commun, Mina pleura sans cesse. M. Féréor et Gaspard eurent beau vouloir la remonter, ils n’y réussirent pas.