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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/402

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La mère.

Il n’y a pas de quoi être triste, ma fille.

Mina.

Comment, ma mère ? huit jours !

La mère.

Qu’est-ce que c’est que huit jours ? c’est si vite passé !

Mina sentit que cette répétition du raisonnement de Lucas était le vrai de sa position, elle se repentit d’avoir donné de l’inquiétude et du chagrin à son mari pour n’avoir pas su être raisonnable. Elle prit la résolution de l’être plus à l’avenir.

Les pois furent bientôt cueillis. Lucas était retourné à son travail. Mina acheva son après-midi en aidant aux différents ouvrages de la ferme ; elle retourna au châtelet pour dîner ; la première chose qu’elle aperçut fut son piano et sa musique. Elle poussa un cri de joie.

« Comment se trouve-t-il ici ? dit-elle.

André.

C’est monsieur qui a donné l’ordre qu’on l’apportât tout de suite, pour que Madame l’ait avant dîner.

Mina.

Bon Gaspard ! Comme c’est aimable à lui ! Merci bien, André ; qui est-ce qui l’a apporté ?

André.

Ce sont des ouvriers terrassiers qui l’ont été chercher, madame, et qui l’ont apporté avec grand soin d’après les ordres de monsieur.