Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/421

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— Voyons, Madame Prude ; dites oui ; il me manque vous pour être heureux ; j’ai une patrie à présent, mais je n’ai pas de famille, pas de femme, pas de ménage !

— Eh bien ! oui, mon pauvre Coz ; je ne veux pas vous tourmenter plus longtemps. Nous ne serons pas un jeune ménage : vous avez quarante-sept ans, moi j’en ai trente-cinq ; mais nous nous unirons pour mieux servir nos maîtres, et pour nous soigner l’un l’autre quand nous serons infirmes et malades. »

M. et Mme Gargilier furent très satisfaits de la décision de Prudence et du bonheur du pauvre Coz, qui, de cette façon, vivrait et mourrait chez eux. La noce fut superbe, le repas magnifique ; les mariés dansèrent comme des jeunes gens ; Innocent et Simplicie étaient enchantés et dansèrent toute la journée. Ils se donnèrent une indigestion à force de manger à tous les plats qu’on servait aux invités, mais le lendemain il n’y paraissait pas, et ils n’eurent pas besoin de soins de Mme Véniska.

Mme Bonbeck ne vint jamais à Gargilier ; elle mourut d’une apoplexie, à la suite d’une colère effroyable. Boginski fut seul à la regretter et à soutenir qu’elle était bonne, malgré ses colères.

La pension des Jeunes savants ne tarda pas à disparaître ; les aventures d’Innocent firent un tort considérable à M. Doguin ; aux vacances suivantes,