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II


Elle n’était pas du tout telle que je l’avais imaginée, madame Heine. Je me l’étais représentée fine, élégante, langoureuse, une pâle et ardente figure animée par de grands yeux veloutés et perfides ; je vis une bonne grosse dame brune, qui avait le teint coloré et le visage jovial, une de ces personnes dont on dit « qu’elles ont besoin de marcher et de prendre de l’exercice ». Quel douloureux contraste que cette femme robuste, faite pour vivre au grand air, et ce pâle mourant qui, du fond d’une tombe anticipée, retrouvait ce qu’il faut d’énergie pour