Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/36

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lisant Mardoche. S’il ne goûtait guère nos poètes, il ne se lassait point d’admirer nos romanciers, à commencer par Alexandre Dumas père, dont il ne cessait de vanter la verve, la gaieté, l’imagination merveilleuses. Que de fois il m’a cité le roman des Trois Mousquetaires comme le modèle d’un genre surtout destiné à délasser et à distraire ! Parmi ceux des auteurs modernes qui excellaient, selon lui, dans l’art d’amuser et d’attacher le lecteur, il citait volontiers un auteur aujourd’hui oublié, Charles Rabou, et son roman intitulé le Pauvre de Montléry. Le roman proprement dit « philosophique » lui plaisait moins, et, sans contester le grand talent de George Sand, Henri Heine ne comptait point parmi ses fanatiques. Tout à l’opposé de la plupart de ses admirateurs, qui lui accordent un style masculin et une âme virile, il s’appesantissait souvent sur le caractère éminemment féminin de ses pensées et, partant, de