Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/56

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et de mensonges. Les voyageurs, les lettrés plus ou moins bourrés de prétentions, qui vont passer six semaines en Italie dans le but d’en rapporter un livre, y portent généralement le regard prévenu de l’étranger qui se fâche de ne point retrouver ailleurs ce qui lui plaît chez lui. Ainsi l’aubergiste déterminé à proportionner le chiffre de sa note au degré d’urbanité de son hôte, la petite Italienne qui se donne sans faire précéder sa faute par des rigueurs hypocrites, se transforment dans l’esprit de ce même voyageur en types de corruption et de bassesse. Pareillement, il ne voit qu’un comédien de bas étage dans le petit mendiant à demi nu qui sautille sur la Chiaja de Naples, ou dans le joli Monsignor qui rehausse, couvert de dentelles, la pompe des grandes cérémonies religieuses. On n’examine point, on compare, et, sans tenir compte des questions de tempérament et de climat, des différences d’éducation et