Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/58

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grand classique allemand à l’Italie jeune et riante du poète israélite ! La belle imagination poétique du fils d’Israël crée des figures qui s’accordent avec le caractère du paysage. L’Italie, dans ces peintures, n’est plus seulement le magnifique et vaste cimetière où les cyprès ombragent le marbre, mais le jardin féerique, mais la terre enchanteresse où des prêtresses représentées par la plus belle des danseuses ne cessent de célébrer l’éternelle fête de la jeunesse et de l’amour. Gœthe décrivant l’Italie, dans ses « Élégies romaines », sculpte un noble bas-relief : Byron et Lamartine prennent leur lyre pour composer un hymne. Heine ne prend ni le ciseau ni la lyre en l’honneur du pays qu’il aime ; mais, de sa seule prose, il sait tracer de lui un tableau merveilleux ; si merveilleux, qu’on se demande si le modèle vaut l’œuvre. Que d’autres vous promènent à travers des rangées de tableaux et de statues, Henri Heine fera revivre en