Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/59

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vous et devant vous l’éternelle patrie du Dante. Le couvent dont les fresques pieuses racontent de saints miracles, les pins parasols derrière lesquels le touriste, des hauteurs de Fiesole, contemple Florence paisible sous l’azur de son ciel ; l’étroit horizon de montagnes qui, pareil à certains fonds affectionnés par les « primitifs », s’encadre dans l’ogive d’un cloître cuivré par le coucher du soleil, la loggia peinte du palais où, le soir, on entend résonner des rires de belles femmes pâles ; la sainte madone qui, sous sa lumineuse auréole, fait rêver le passant à l’amour d’une vierge ; les jardins déserts où les marbres mêlés aux lauriers et aux myrthes reproduisent des scènes mythologiques ; la nuit sereine où les lucioles voltigent parmi le feuillage des citronniers ; l’obscurité tapageuse où courent des silhouettes de masques ; le sanctuaire doré où la prière prend des attitudes passionnées et amoureuses, tout cet ensemble de choses