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de la génération suivante, c’est une simple présomption, que modifient ou infirment un nombre infini de circonstances[1]. On ne peut ouvrir aucun des documens qui nous sont accessibles sans se heurter à une foule de témoignages ou de faits, d’indices ou d’affirmations, qui présentent ce monde de corporations juxtaposées et enchevêtrées dans un mouvement continuel et double, de désintégration, de reconstitution.

Les grandes castes à nom générique, — les Brâhmanes, les Râjpouts, les Jats, — ne sont à vrai dire, que des collections de castes ; l’unité réelle est dans les subdivisions, sous-castes, clans ou comme on voudra les appeler. Je l’ai dit, il importe de s’en souvenir. Le nom de Râjpouts n’est qu’un titre honorifique dont l’unité embrasse une foule de tribus, de castes, différentes d’origine, de profession, de coutume. Les Jats du Penjab sont, à n’en pas douter, un mélange de populations fort diverses. Et le Jat n’a pas si tort, quand on le questionne sur sa caste, de répondre par le nom d’un clan, qui est sa vraie patrie corporative[2].

Ces sections mêmes se morcellent. Les noms se diversifient, le penchant sécessionniste continue

  1. Ibbetson, p. 172.
  2. lbid., p. 427.