Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aisément ses rangs à tout venant[1]. Telles tribus nomades ou criminelles, moyennant payement, s’adjoignent volontiers des compagnons[2].

C’est par masses plus ou moins compactes que se font les changements caractéristiques.

Ainsi qu’on le peut prévoir, ils obéissent à deux courans opposés. Certaines castes ou sections se constituent en s’élevant dans l’échelle sociale ; d’autres, plus nombreuses, se résignent à une déchéance que les circonstances leur imposent. C’est dans les règles qui, d’après le système brâhmanique, dominent la vie de la caste, règles de pureté, lois familiales ou croyances religieuses, qu’est le pivot autour duquel se prononcent ces mouvements.

Des populations aborigènes, peu civilisées, se brâhmanisent graduellement. Elles entrent peu à peu dans le cercle de l’hindouisme par une procédure qu’a ingénieusement mise en lumière sir A. Lyall[3]. M. Risley[4], analysant à son tour cette évolution, en distingue quatre types. Un certain nombre de chefs, ayant acquis quelque propriété foncière et la considération qui s’y attache, s’en-

  1. Sur les Banjâras cf. Nesfield, § 80.
  2. Ibbetson, § 577.
  3. Asiatic Studies, p. 103, al.
  4. Ethnogr. Gloss., p. XV suiv.