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II


M. Nesfield est dominé par des vues d’ethnographie générale ; sa foi aux classemens positivistes est d’une raideur qui surprend en un temps si revenu de tout dogmatisme. Au moins est-il dans ses conclusions d’une netteté parfaite ; si on hésite à le suivre, on sait où il va.

La communauté de profession est, à ses yeux, le fondement de la caste ; c’est le foyer autour duquel elle s’est formée. Il n’admet aucune autre origine ; il exclut délibérément toute influence de race, de religion. C’est pour lui illusion pure que de distinguer dans l’Inde des courans de population divers, aryens et aborigènes. Le flot de l’invasion s’est abîmé de bonne heure dans la masse ; l’unité s’est faite très tôt ; plus de mille ans avant l’ère chrétienne, elle était déjà acquise. Seule, la constitution des castes a pu, grâce à la spécialité professionnelle, y jeter un dissolvant.

Les castes se seraient d’ailleurs développées suivant un ordre absolu ; c’est l’ordre que suit la marche du progrès humain dans la vie, dans l’agriculture, dans les industries ; le rang social