Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/227

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riz sur sa charrue, à l’endroit où elle soulève la première motte ; l’artisan consacre ses outils ; le guerrier rend hommage à ses armes, le scribe à sa plume et à son écritoire. Pour curieux qu’ils soient, que prouvent de pareils usages ? Adonnés à des occupations variées des gens de même caste peuvent rendre cette sorte de respect aux symboles les plus divers.

Beaucoup de castes empruntent leur nom à leur occupation dominante : mais il ne s’agit là que d’une dénomination générique ; l’extension n’en correspond pas du tout forcément à celle de la caste. Banya, marchand, est, comme brâhmane ou kshatriya, un terme où l’on ne peut que très improprement voir un nom de caste. Dans une même province il englobera nombre de sections qui, n’ayant le droit ni de s’unir entre elles ni de manger ensemble, forment les vraies castes[1]. Les castes agricoles se comptent par dizaines dans un même district, et les kâyasthas ou scribes du Bengale, malgré un nom professionnel commun, sont divisés réellement en autant de castes, distinguées par des noms géographiques ou patronymiques, qu’il existe parmi eux de groupes endogames à usages particuliers et à juridiction spéciale. Ainsi partout.

  1. Ibbetson, § 532-3.