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En devenant gens de métier, les uns et les autres apportaient et leurs traditions et le désir de s’assimiler à l’organisation analogue de la race supérieure. La crainte de se souiller fermait aux aryens nombre de professions ; cette crainte pénétra, elle se généralisa dans cette population inférieure avec l’action religieuse des immigrés et de leurs prêtres. Elle ne pouvait manquer de multiplier parmi eux des sectionnemens échelonnés suivant l’impureté réputée plus ou moins grave des occupations : c’est ce qui arrive aujourd’hui encore sous nos yeux. Ainsi les aborigènes, trop nombreux pour tomber individuellement, en règle générale au moins, dans la condition d’esclaves domestiques, acculés par les circonstances aux métiers manuels, furent amenés, à la fois par leur tradition propre et par les idées qu’ils recevaient de l’influence aryenne, à se former en groupemens nouveaux dont la profession parut être le lien.

Ce mouvement accentuait, il complétait le mouvement parallèle qui, dans des conditions différentes, quoique sous l’empire de plusieurs idées communes, dut, comme nous l’avons vu, se produire parmi les aryens eux-mêmes. Ni d’un côté ni de l’autre, la communauté de profession ne fut le principe de l’agrégation ; on voit comment elle