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périphrases moins élégantes que confuses. On a appelé endogamie la coutume qui impose le mariage dans un cercle déterminé, exogamie la règle qui commande le mariage hors d’un cercle déterminé. C’est ainsi que, pour nous, il n’existe qu’une loi d’exogamie, celle qui interdit le mariage dans le rayon des degrés de consanguinité proches. La loi de la caste, au contraire, est une loi d’endogamie par rapport à la caste, d’exogamie par rapport à la famille. Dans ces termes vagues, elle est absolue. Mais il la faut voir à l’œuvre.

La première règle est très générale ; elle se présente pourtant avec des nuances marquées dans la caste proprement dite et dans la tribu. Elle est beaucoup plus stricte dans la première, plus stricte au moins que dans les tribus ou « quasi-castes » musulmanes. Ordinairement endogames, elles ne le sont pas strictement ; les Beloochis, les Pathans[1], exigent seulement que la première femme d’un chef soit prise dans la tribu. Les Gakkhars du Penjab s’allient à d’autres tribus, tandis que les Awâns ne s’unissent guère qu’à des femmes de leur race[2]. Mais nous sommes ici sur la frontière, parmi des populations où survit le souvenir

  1. Ibbetson, § 380, 391.
  2. Ibbetson, § 461, 466.