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26 janvier 1869. Il dut bientôt renoncer à une tentative si périlleuse et Mme Carvalho eut le bonheur d’être engagée à l’Opéra dans l’automne de 1868.

Après la publication chez Flaxland de la partition française de Lohengrin, après la représentation de cet opéra au théâtre de Bade, devant de nombreux Parisiens en villégiature, représentation médiocre d’ailleurs et qui eut peu de succès, deux directeurs exprimaient l’intention de monter cet ouvrage. À cette occasion, M. Reyer (Débats du 30 septembre et du 7 octobre), fit une étude approfondie du poème de Lohengrin, réservant son appréciation sur la musique pour le lendemain de la représentation. Il citait des passages de l’ouvrage de Liszt, Lohengrin et Tannhœuser, et comparait le système de Wagner aux tentatives de réforme proposées par Gluck dans l’épître dédicatoire d’Alceste. Cette étude a été recueillie par l’auteur dans son volume : Notes de musique.

D’après M. Reyer, la représentation du théâtre de Bade avait eu peu de succès. Mme J. Mendès qui y avait assisté et qui envoya à la Presse (8 septembre 1868) un article enthousiaste, assurait que les Français avaient fait un excellent accueil à la musique de Wagner et par leur attitude respectueuse, avaient fait au génie amende honorable pour les scandales de Tannhœuser.

Le fait lui semblait significatif de la part d’un public qui n’était autre que le public parisien des premières. « Les quelques Allemands qui assistaient