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Page:Servois - Notice sur la vie et les ouvrages du docteur Samuel Johnson, 1823.djvu/55

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ce que je pouvais pour bien remplir mon rôle, et vous devez savoir, Mylord, que, quelque faible que soit ce tout, on n’aime pas à le voir dédaigner.

Sept ans se sont écoulés, depuis l’époque où j’attendais dans vos antichambres, lorsque vos valets ne me repoussaient point de votre porte. Pendant ce long espace de tems, j’ai poursuivi, sans relâche, la confection de mon ouvrage, à travers des obstacles dont il serait inutile de faire ici l’énumération. Je touche enfin au moment de le livrer à la presse, sans avoir reçu le moindre secours, un seul mot d’encouragement ou le plus léger sourire de bienveillance ! je n’y avais pas compté, non plus ; car jusque là, je n’avais jamais eu de protecteur.

Le mérite-t-on, Mylord, ce titre de protecteur, lorsqu’après avoir contemplé froidement un malheureux qui luttait contre la mort au milieu des flots courroucés, on attend pour l’accabler de secours tardifs et superflus, qu’il ait atteint le rivage, et qu’il soit hors de tout danger ?

La connaissance que vous avez bien voulu prendre et transmettre au public, de mon travail et des peines qu’il m’a coûtées, eût été un acte de bienveillance qui aurait excité toute ma gratitude,