Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment une perception, une idée d’une choſe ; en avoir une ſimple connaiſſance, ſans rien affirmer touchant ï’exiſtence de ce dont nous diſcourons ? Ou bien entendent-ils par ce mot, connaître une choſe, & en meſme temps, établir l’exiſtence de cette choſe dont nous diſputons ? Car, ſi par ce mot, comprendre, ils entendent accorder ſon aſſentiment à leur fantaiſie compréhenſive, à l’exiſtence de ce que cette faculté compréhenſive repréſente ; en ſorte que la faculté compréhenſive de l’ame ſoyt imprimée, marquée, ou imbue par une choſe vraie & exiſtante réellement, & qu’elle ne puiſſe recevoir aucune impreſſion d’une choſe fauſſe & non exiſtante : il faudra peut-eſtre auſſi qu’ils nient, qu’ils puiſſent examiner ou réfuter ce qu’ils ne comprennent pas.

Par exemple, quand un Stoïcien raiſonne contre un Epicurien, qui dit que Dieu eſt d’une ſubſtance ſéparée du monde ; ou que Dieu ne prend aucun ſoyn des choſes qui ſont