Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/222

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eſt jour, il foit clair ; lors que je dis il eſt jour, l’autre partie, il foit clair, n’exiſte pas encore. Et lors que je dis, il foit clair, l’autre partie, il eſt jour, n’exiſte plus. Si donc les compoſez ne peuvent pas exiſter, ſi toutes leurs parties n’exiſtent enſemble, & ſi les parties qui compoſent l’énonciation parfaite n’exiſtent point enſemble, cette énonciation n’exiſtera point non plus.

Mais laiſſant là ces choſes, je dis que l’on ne peut pas comprendre quel doit eſtre un Connexum pour eſtre bon. Car Philon dit, qu’un Connexum eſt bon, lorſqu’il ne commence point par le vrai pour finir par le faux, d’où il ſuit que celuy ci eſt bon, s’il eſt jour, je diſpute, pourvu qu’il ſoyt jour, & que je diſpute. Mais Diodore dit que jamais il n’arrive, ni ne peut arriver qu’un bon Connexum commence par le vrai & finiſſe par le faux : ſuivant quoy le Connexum ci-deſſus paraît eſtre faux ; parce que s’il eſt jour, & que je ceſſe de parler, il arrivera que ce Connexum qui commençait par le vrai & qui finiſſçait par le vrai, commencera maintenant par le vrai & finira par le faux, ce qui ne peut jamais arriver à un bon Connexum, ſuivant Diodore. Au contraire celuy-ci ſera vrai, Si les éléments des