Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/240

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en parlant du ſigne, ) il s’enſuit qu’on ne pourra pas comprendre quel doit eſtre un argument qui a la force de conclure.

De plus les dialecticyens diſent qu’un argument peut devenir malpropre pour conclure ou faute de liaiſon & de connexion dans ſes parties, ou à cauſe de quelque omiſſion, ou parce qu’il n’eſt pas en forme, ou pour quelque ſuperfluyté. Faute de liaiſon ; lors que les prémiſſes n’ont pas de liaiſon l’une avec l’autre, ni avec la concluſion ; comme celuy-ci, s’il eſt jour, il foit clair : or on vend du blé au marché : donc Dion ſe promène. A cauſe de quelque ſuperfluyté, lorſqu’il ſe trouva une propoſition dans les prémiſſes qui ne ſert à rien pour la concluſion ; comme, s’il eſt jour il foit clair : or il eſt jour, & meſme Dion ſe promène : donc il foit clair. Lorſque la forme de l’argument n’eſt pas propre pour conclure, comme ſuppoſant que ces arguments ſoyent concluants s’il eſt jour il foit clair : or il eſt jour : donc il foit clair. S’il eſt jour il foit clair : or il ne foit pas clair : donc il n’eſt pas jour : alors l’argument ſuivant n’eſt pas propre pour conclure, s’il eſt jour il foit clair : or il foit clair : donc il eſt jour. Car, comme le Connexum ſuppoſe & promet que ſon conſéquent eſt renfermé dans ſon antécédent, il s’enſuit que quand on reçoit l’antécédent, on reçoit auſſi le