Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/136

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le danger qu’il a couru, & s’attache plus fortement que jamais aux principes qu’il était sur le point d’abandonner.

La crainte des peines & l’espoir des récompenses sont encore propres à raffermir celui que le partage des affections fait chanceler dans la Vertu. Je dis plus. Quand une fois l’esprit est imbu d’idées fausses, & lorsque la Créature entêtée d’opinions absurdes se raidit contre le vrai, méconnaît le bon, porte son estime & donne la préférence au vice ; sans la crainte des peines & l’espoir des récompenses, il n’y a plus de retour.

Imaginez un homme qui ait quelque bonté naturelle & de la droiture dans le caractère ; mais né avec un tempérament lâche & mol qui le rende incapable de faire face à l’adversité, & de braver la misère ; vient-il par malheur à subir ces épreuves ? le chagrin s’em-