Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/141

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son caractère. Si le Magistrat n’est pas vertueux, la meilleure administration produira peu de chose ; au contraire, les Sujets aimeront & respecteront les Lois, s’ils sont une fois persuadés de la Vertu de celui qui les juge.

Mais pour en revenir aux récompenses & aux châtiments ; c’est moins l’attrait ou l’effroi qui fait leur avantage dans la société, que l’estime de la Vertu & la haine du Vice que ces expressions

    telle est, dit un d’entr’eux dans son projet pour l’avancement de la Religion, la perversité des hommes que le seul exemple d’un Prince vicieux entraînera bientôt la masse générale de ses Sujets, & que la conduite exemplaire d’un Monarque vertueux n’est pas capable de les réformer, si elle n’est soutenue d’autres expédiens. Il faut donc que le Souverain, en exerçant avec vigueur l’autorité que les Loix & son Sceptre lui donnent, fasse ensorte qu’il soit de l’intérêt de chacun de s’attacher à la Vertu, en privant les vicieux de toute espérance d’avancement » ; il est clair que ce sçavant Auteur donne la préférence aux avantages d’une bonne administration sur ceux d’un bon exemple.