Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/176

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la remplit de soupçons & de jalousies, la tient dans les craintes & les horreurs, & la jette dans des perplexités que la fortune la mieux établie & la plus constante prospérité sont incapables de calmer.

Tels sont les symptômes de la perversité complète, & l’on est d’accord sur leur évidence. Lorsque la dépravation est totale ; lorsque l’amitié, la candeur, l’équité, la confiance, la sociabilité, sont anéanties ; lors enfin que l’Apostasie morale est consommée, tout le monde s’aperçoit & convient de la misère qui la suit. Quand le mal est à son dernier degré, il n’y a qu’un avis. Pourquoi faut-il qu’on perde de vue les funestes influences de la dépravation dans ses degrés inférieurs ? On s’imagine que la misère n’est pas toujours proportionnée à l’iniquité ; comme si la méchan-