Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/186

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fortes, & des affections intéressées trop faibles. Mais pour dissiper ce scrupule, on n’a qu’à se rappeler (ce que nous avons dit plus haut) que dans des circonstances particulières, les affections sociales deviennent quelquefois excessives, & se portent à un point qui les rend vicieuses. Lors, par exemple, que la commisération est si vive qu’elle manque son but, en supprimant par son excès les secours qu’on a droit d’en attendre ; lorsque la tendresse maternelle est si violente qu’elle perd la Mère & par conséquent l’Enfant avec elle. « Mais, dira-t-on, traiter de vicieux & de dénaturé, ce qui n’est que l’excès de quelque affection naturelle & généreuse, n’y aurait-il pas en cela un rigorisme mal entendu ? » Pour toute réponse à cette objection, je remarquerai que la meilleure affection dans sa nature suffit par