Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/211

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éprouvé la condition de l’esprit sous l’empire de l’amitié, de la reconnaissance, de la bonté, de la commisération, de la générosité, & des autres affections sociales). Celui qui a quelques sentiments naturels, n’ignore point la douceur de ces penchants généreux ; mais la différence que nous trouvons, tous tant que nous sommes, entre la solitude & la compagnie, entre la compagnie d’un indifférent & celle d’un ami, la liaison de presque tous nos plaisirs avec le commerce de nos semblables, & l’influence qu’une société présente ou imaginaire exerce sur eux, décident la question.

Sans en croire le sentiment intérieur, la supériorité des plaisirs qui naissent des affections sociales sur ceux qui viennent des sensations, se reconnaît encore à des signes extérieurs, & se manifeste au dehors par des symptômes mer-