Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/223

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culoient, comme beaucoup d’autres choses, on pourrait assurer que ces deux sources, la participation au bonheur des autres, & le désir de leur estime, fournissent au moins neuf dixièmes de tout ce que nous en goûtons dans la vie. De sorte que de la somme entière de nos joies, il en resterait à peine un dixième qui ne découlât point de l’affection sociale, & qui ne dépendît pas immédiatement de nos inclinations naturelles.

Mais de peur donc qu’on n’attende de quelque portion d’inclination naturelle l’entier & plein effet d’une affection sincère, complète & vraiment morale ; de peur qu’on ne s’imagine qu’une dose légère d’affection sociale est capable de procurer tous les avantages de la société, & d’initier profondément à la participation au bonheur des autres ; nous observerons que tout penchant tronqué, que toute