Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/247

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plein de rage, un Meurtrier, un Duelliste, un Voleur, un Pirate, ou tout autre ennemi des affections sociales & du genre humain, suive quelques principes constants, quelques lois invariables dans la distribution qu’il fait de son estime, & dans le jugement qu’il porte des actions. Ainsi plus il attise son zèle, plus il est entêté d’honneur, plus il dégrade sa nature, plus son caractère est dépravé ; plus il prend d’estime & s’extasie d’admiration pour quelque pratique vicieuse & détestable, mais qu’il imagine grande, vertueuse & belle, plus il s’engage en contradictions, & plus insupportable de jour en jour lui deviendra son état. Car il est certain qu’on ne peut affaiblir une inclination naturelle ou fortifier un penchant dénaturé, sans altérer l’œconomie générale des affections. Mais la dépravation du caractère étant