Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/251

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bles, dont les honnêtes gens se comblent réciproquement. Mais puisque partout où l’affection sociale est éteinte, il y a nécessairement dépravation, le trouble & les aigreurs doivent accompagner cette conscience intéressée, ou le sentiment intérieur du tort qu’une conduite folle & dépravée a porté aux vrais intérêts & à la félicité temporelle.

Par tout ce que nous avons dit, il est aisé de comprendre combien le bonheur dépend de l’économie des affections naturelles. Car si la meilleure partie de la félicité consiste dans les plaisirs intellectuels, & si les plaisirs intellectuels découlent de l’intégrité des affections sociales, il est évident que quiconque jouit de cette intégrité, possède les sources de la satisfaction intérieure ; satisfaction qui fait tout le bonheur de la vie.