Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/301

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Tout retentit dans le monde des désordres de cette passion. En effet, lorsque l’amour de la louange excède une honnête émulation ; quand cet enthousiasme franchit les bornes même de la vanité ; lorsque le désir de se distinguer entre ses égaux dégénère en un orgueil énorme ; il n’y a point de maux que cette passion ne puisse produire. Si nous considérons les prérogatives des caractères modestes & des esprits tranquilles ; si nous appuyons sur le repos, le bonheur & la sécurité qui n’abandonnent jamais celui qui sait se borner dans son état, & se prêter à toutes les incommodités inhérentes à sa condition ; rien ne nous paraîtra ni plus raisonnable, ni plus avantageux que ces dispositions. Je pourrais placer ici l’éloge de la modération, & relever son