Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/329

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vicieux, étaient pour lui autant de tourments ; que toute action mauvaise étoit sujette aux remords ; que la destruction des affections sociales, l’affaiblissement des plaisirs intellectuels & la connaissance intérieure qu’on n’en mérite point, sont des suites nécessaires de la dépravation. D’où nous avons conclu que le méchant n’avait ni en réalité ni en imagination le bonheur d’être aimé des autres, ni celui de partager leurs plaisirs ; c’est-à-dire, que la source la plus féconde de nos joies était fermée pour lui.

Mais si telle est la condition du méchant, si son état contraire à la nature, est misérable, horrible, accablant, c’est donc pécher contre ses vrais intérêts, & s’acheminer au malheur, que d’enfreindre les principes de la morale. Au contraire, tempérer ses affections & s’exercer à la Vertu, c’est tendre à son