Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/54

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& reconnoître que cet être est bon ; s’il est possible toutefois qu’il soit parfait en soi-même, sans avoir aucun rapport avec l’univers dans lequel il est placé. Mais si l’on venait à découvrir à la longue quelque système dans la Nature où on pût considérer ce vivant Automate, comme faisant partie, il perdroit incontinent le titre de bon, dont nous l’avions décoré. Car comment conviendroit-il à un individu qui par sa solitude & son inaction tendroit aussi directement à la ruine de son espece[1].

  1. Divin Anachorete, suspendez un moment la profondeur de vos méditations, & daignez détromper un pauvre Mondain & qui fait gloire de l’être. J’ai des passions &e je serois bien fäché d’en manquer : c’est très-passionnément que j’aime mon Dieu, mon Roi, mon Pays, mes Parens, mes Amis, ma Maîtrefle & moi-même.
      Je fais un grand cas des richesses : j’en ai beaucoup & j’en désire encore : un homme bienfaifant en a-t’il jamais assez ? Qu’il me seroit doux de pouvoir animer ce talent qui languit sous mes yeux ; unir ces Amans que lindigence retient dans le célibat, venger par