Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/70

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nomène & de se récrier sur sa dépravation. Supposons maintenant que le temps & des soins la dépouillassent de cette férocité accidentelle, & la ramenassent à la douleur de celles de son espèce, on dirait que cette Créature s’est rétablie dans son état naturel. Mais si la guérison n’est que simulée si l’animal hypocrite revient à sa méchanceté, sitôt que la crainte de son Geôlier l’abandonne, direz-vous que la douceur est son vrai caractère, son caractère naturel ? non, sans doute. Le tempérament est tel qu’il était, & l’Animal est toujours méchant.

Donc la bonté ou la méchanceté animales[1] de la Créature à sa source

  1. Il y a trois especes de Bonté. Une bonté d’être ; c’est une certaine convenance d’attributs qui constitue une chose ce qu’elle est. Les Philosophes l’appellent Bonitas Entis.
      Une Bonté animale. C’est une œconomie dans les passions que toute Créature sensible