Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/76

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tique à qui rien n’échappe. Les sens ne sont ni plus réellement ni plus vivement frappées, soit par les nombres de la Musique, soit par les formes & les proportions des Etres corporels, que les esprits par la connaissance & le détail des affections. Ils distinguent dans les caractères, douceur & dureté ; ils y démêlent l’agréable & le dégoûtant, le dissonant & l’harmonieux ; en un mot, ils y discernent, & laideur & beauté ; laideur qui va jusqu’à exciter leur mépris & leur aversion ; beauté qui les transporte quelquefois d’admiration & les tient en extase. Devant tout Homme qui pèse mûrement les choses, ce serait une affectation puérile[1] que de nier qu’il y ait dans les Etres moraux, ainsi

  1. En effet n'est-ce pas une puérilité que de nier ce dont on est évidemment soi-même affecté. Lorsque quelques-uns de nos dogmatistes modernes, nous assurent de la meilleure