Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/83

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l’esprit dans ses opérations, sa corruption ne va jamais jusqu’à lui dérober totalement la différence du beau & du laid, & qu’il ne manquera pas d’approuver le naturel & l’honnête, & de rejeter le déshonnête & le dépravé, surtout dans les moments désintéressés : c’est alors un connaisseur équitable qui se promène dans une galerie de Peintures, qui s’émerveille de la hardiesse de ce trait, qui sourit à la douceur de ce sentiment, qui se prête au tour de cette affection, & qui passe dédaigneusement sur tout ce qui blesse la belle Nature.

Les sentiments, les inclinations, les affections, les penchants, les dispositions, & conséquemment toute la conduite des Créatures dans les différents états de la vie, sont les sujets d’une infinité de Tableaux exécutés par l’esprit, qui saisit