Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/85

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sante ; si jamais elle n’a réfléchi sur ce qu’elle pratique & voit pratiquer aux autres ; si elle ne s’est fait aucune idée nette & précise du bien & du mal ; si les charmes de la Vertu & de l’honnêteté ne sont point les objets de son affection, son caractère n’est point vertueux par principes : elle en est encore à acquérir cette connaissance active de la droiture qui devait la déterminer ; cet amour désintéressé de la Vertu, qui seul pouvait donner tout le prix à ses actions.

Tout ce qui part d’une mauvaise affection est mauvais, inique & blâmable : mais si les affections sont saines, si leur objet est avantageux à la société, & digne en tout temps de la poursuite d’un Etre raisonnable, ces deux conditions réunies formeront ce qu’on appelle droiture, équité dans les actions.