Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/99

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Un criminel, qui par un sentiment d’honneur & de fidélité pour ses complices, refuse de les déclarer, & qui, plutôt que de les trahir, endure les derniers tourments & la mort même, a certainement quelques principes de vertu ; mais qu’il déplace. C’est aussi le jugement qu’il fait porter de ce malfaiteur, qui plutôt que d’exécuter ses compagnons, aima mieux mourir avec eux.

Nous avons vû combien il était difficile de dire de quelqu’un, qu’il était un parfait Athée ; il paraît maintenant qu’il ne l’est guère moins d’assurer qu’un homme est parfaitement vicieux. Il reste aux plus grands scélérats toujours quelque étincelle de vertu, & un mot des plus justes que je connaisse, c’est celui-ci : « Rien n’est aussi rare qu’un parfaitement honnête homme, si ce n’est peut-être un parfait scélérat » : car partout où