Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/280

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ARDEN DE FEVERSHAM.

une fin. — Une faible femme fut-elle jamais aussi tourmentée ?

arden.

— De la patience, cher amour ! Je ne me méfie pas de toi.

alice.

— Dieu t’en punira, Arden, si tu le fais. — Car jamais femme n’a aimé son mari plus que je ne t’aime.

arden.

— Je le sais, chère Alice, cessé de te plaindre ; — de peur que je ne te réplique par des larmes.

francklin.

— Allons, laissez là ce badinage, et partons.

alice.

— Ne me blessez pas avec ce mot amer : départ ! — Arden ira à Londres dans mes bras.

arden.

— Il m’en coûte de partir ; mais il le faut.

alice.

— Veux-tu donc aller à Londres et me laisser ici ? — Ah ! si tu m’aimes, doux Arden, reste… — Pourtant, si l’affaire est d’une grande importance, — fais comme tu veux, pars. Je supporterai ton absence comme je pourrai. — Mais écris-moi de Londres toutes les semaines, — non, tous les jours, et, n’y reste pas plus longtemps — qu’il n’est absolument nécessaire. J’en mourrais de chagrin.

arden.

— Je t’écrirai tous les deux jours, — et sur ce, adieu, chère Alice, au revoir !

alice.

— Adieu, mon mari, puisque vous le voulez. — Et vous, maître Francklin, vous qui l’emmenez, — dans l’espoir que vous le ramènerez vite, je vous donne ceci.

Elle embrasse Francklin.