Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

Entrent Albanact, et ses soldats ; parmi lesquels se trouvent Strumbo et Trompart.
albanact, à Humber.

— Infâme Hun, comment as-tu l’insolente audace — de braver le belliqueux Albanact, — le puissant maître de ces contrées ? — Tu paieras de ta vie ta témérité, — et tu déploreras trop tard ton outrecuidante entreprise ; — car avec cette épée, trempée dans le sang de mes ennemis, — je séparerai ta tête de ton corps, — et je ferai couler à flots ton sang lâche.

strumbo.

— Et moi, avec ce bâton, arme puissante de Strumbo, — je te rabattrai le caquet, misérable Scythe.

humber.

— Je ne m’effraie pas de tes menaces, petit faquin, — et je ne crains pas ta folle insolence ; — si tu ne sais pas mieux brandir ta lame fanfaronne — que gouverner ta langue intempérante, — superbe Breton, tu connaîtras trop tôt — la force d’Humber et de ses Scythes.

Ils se battent, Humber et ses soldats se retirent.
strumbo.

Ô horrible ! terrible !

Tous sortent.

SCÈNE VIII.
[Le champ de bataille.]
Fanfare d’alarme. Entrent Humber et ses soldats.
humber.

— Comme ce jeune Breton, Albanact, — lance bravement les foudres de la guerre, — écrasant des milliers d’hommes dans sa rage furieuse ! — Avec quel éclat il