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ACTE III, SCÈNE VI.

pirithoüs, s’agenouillant.

Eh bien, je m’y joins aussi… — Par toute notre amitié, seigneur, par tous nos dangers, — par tout ce qu’au monde vous aimez le mieux, la guerre et cette charmante dame !

Il montre Hippolyte.
émilie.

— Par cette virginale rongeur à laquelle vous trembleriez — de rien refuser !

hippolyte.

Par vos propres yeux, par cette force — avec laquelle vous juriez que je dépassais toutes les femmes, — et presque tous les hommes, par cette force qui n’a cédé qu’à Thésée !

pirithoüs.

— Enfin, pour couronner tout cela, par votre grande âme — qui ne saurait manquer d’une légitime pitié ! Je vous adjure tout le premier.

hippolyte.

— Écoutez ensuite ma prière !

émilie.

Enfin, laissez-moi vous supplier, seigneur !

pirithoüs.

Pitié !

hippolyte.

Pitié !

émilie.

Pitié pour ces princes !

thésée.

— Vous faites chanceler en moi la foi jurée. Supposez que je ressentisse — de la compassion pour eux deux, que lui demanderiez-vous ?

émilie.

— Qu’ils vivent, mais qu’ils soient bannis.

thésée.

— Vous êtes une vraie femme, sœur ; vous avez de la pitié,